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INTERVIEW

- Pouvez-vous nous dire ce que signifie Nedra ?

Vassago : Au départ, Nedra est un personnage de fiction, une princesse pour être plus exact. Olivier, Doc et moi sommes très attirés par le fantastique, aussi bien dans nos lectures que dans nos choix de films. C'est donc tout naturellement que nous nous sommes tournés vers la fantasy de David Eddings pour nommer notre groupe. Dans l'oeuvre d'Eddings la princesse se nomme C'Nedra, nous avons simplement enlevé le " C'". Dans ce même livre, Nedra est également le dieu du peuple de cette princesse… L'intérêt principal d'un tel nom est qu'il ne nous enferme pas dans un style, il ne nous limite pas. Nous pouvons mélanger autant d'influences diverses et variées que nous le souhaitons sans pour autant étonner. De plus nous ne voulions pas d'un nom à signification, avec Nedra, pas de langues, pas d'à priori, seule la musique peut indiquer ce que nous sommes.

- Pouvez-vous nous faire un petit historique du groupe ?

Vassago : Tout à commencé pour moi en 93 lorsque j'ai rencontré Olivier et oc au sein de Docteur Jones. Mais Nedra fut réellement formé en février 97 avec Olivier, oc, Christophe et moi. A l'époque j'étais le seul guitariste… A la suite d'un concert privé, nous nous sommes séparés de Christophe (enfin, disons qu'il est parti, m'évitant ainsi d'avoir à le virer) et nous sommes restés sans batteur assez longtemps. Après un break de quelques mois, on a joué un peu aux chaises musicales, Equus à remplacé Olivier, puis Olivier est revenu ; Alain s'est installé à la batterie et Polo comme second guitariste. Ensuite est venu le temps des services militaires, de oc d'abord puis le mien. Avant de partir à mon tour, nous avons enregistré notre premier cd (un trois titres). Manu fait son apparition en 2000, il remplace Alain, qui est parti vivre à Lyon. De là nous pouvons recommencer à travailler et nous enchaînons rapidement sur notre première prestation avec cette formation, à Presles devant plus de 200 personnes, avec Spirited et The Aching Beauty en avril dernier. Pour les news plus fraîches, je donne rendez-vous aux curieux sur notre site www.nedra.fr.st.

- Olivier, tu chantes en français et je t'encourage à continuer. Mais penses-tu que ce soit un handicap, étant donné que la majorité des groupes français chantent en anglais ?

Olivier : Au contraire, c'est un atout. Le simple fait que tu poses la question prouve que ça ne laisse pas indifférent. En chantant en anglais nous serions certainement noyés au milieu de la masse. Mais ne vas pas croire qu'il s'agisse d'un concept publicitaire, nous revendiquons haut et fort notre langue. A chaque concert des personnes viennent nous dire qu'on leur a prouvé qu'il était possible de faire du hard en français. Pour ma part je n'en doute plus depuis que j'ai découvert Trust, Vulcain, Killers et bien d'autres.

- D'ailleurs qu'est-ce qui t'a motivé à chanter en français ?

Vassago : En fait son niveau d'anglais est déplorable :o)))

Olivier : Yes, it's true. Mais pas seulement. Scéniquement, j'apprécie la qualité d'écoute que cela déclenche dans le public et au moins celui-ci ne trouve pas bizarre qu'entre les morceaux on s'adresse à lui dans la même langue. Sinon, il m'est plus facile d'interpréter les mots que j'écris et dont je maîtrise le sens et la diction. Il y a longtemps, j'ai essayé de chanter la traduction d'un de mes textes et franchement, ça ne le fait pas.

- Quelles sont vos sources d'inspirations quand vous écrivez une chanson ?

Olivier : D'abord je fais l'effort de comprendre le premier jet des compos de Vassago et de Polo. :o)) Sérieusement, une fois que les instruments sont calés, je prends mes repères et je place ma voix. Ensuite je me laisse emporter par les sentiments que déclenche la mélodie pour trouver un nouveau thème ou bien adapter l'un des textes que j'ai en stock.

Vassago : en ce qui me concerne, la musique classique est une vraie source d'inspiration. Malgré ce que l'on pense, elle n'est pas si éloignée du metal que ça ; des groupes comme Rainbow, Angra, Rhapsody, Malmsteen et bien d'autres l'ont déjà prouvé. Sinon, mes idées peuvent venir d'une atmosphère ou d'un état d'esprit… J'adore les changements de rythme ou de son, il faut faire en sorte que l'auditeur soit prit à contre-pied et là ça devient fun, il faut le plonger dans des ambiances sans cesse changeantes mais se mariant ensemble.

Polo : en fait au niveau des compos, je recherche surtout à recréer des ambiances. La musique pour moi doit faire penser, rêver les gens.

Dr Jones : Faut que ça groove déjà tout seul sans les autres instruments tout en laissant une grande marche de manœuvre aux guitares et au chant (sauf exceptions…) Généralement, les chansons où la basse est à l'origine de la musique ont plutôt des rythmiques rentre dedans que des mélodies d'ambiance, c'est mon petit côté bulldozer…

- Comment définiriez-vous le style musical de Nedra ?

Vassago : Ce n'est pas à moi de faire le boulot des journalistes, je te laisse cette corvée. Une chose est certaine : C'est français et diversifié ; personnel aussi. Mais ne compte pas sur moi pour te dire si on fait du Néo punk death-core ou du True speed heavy trash rock.

Polo : On fait pas du Rap ? Ah, je croyais !!! :o)))

Dr Jones : Pour moi , on fait du metal et tout ce que ça sous entend…

- quelles sont vos influences majeures ?

Polo : D'abord Metallica, mais aussi beaucoup de musique non hard-rock, comme des musiques de films, des musiques instrumentales folkloriques et de pas mal de daubes qui passent à la radio.

Vassago : Iron Maiden pour commencer, Metallica pour le son et la scène, Edguy pour la passion, Rage pour la puissance, Led Zeppelin pour la finesse, Extrême pour le groove et Van Halen pour la technique. Si je te fais le détail des 300 cd que j'ai à la maison, on est pas couchés, pourtant je devrais car ils m'influencent tous d'une façon où d'une autre.

Olivier : Comme pour Vassago en ce qui concerne notre style, j'aimerais que ce soit les journalistes qui définissent mes influences parce que le choix est tellement vaste que je ne vois franchement pas…

Dr Jones : A mon avis, chaque nouvelle chose que j'écoute devient plus ou moins une nouvelle influence.

- Pensez-vous bientôt sortir un album ?

Vassago : Tout dépend de ce que l'on entend par bientôt. Pour le moment ce n'est pas encore à l'ordre du jour, cela dépend beaucoup de notre évolution. Nous souhaitons tourner un maximum avant d'enregistrer pour avoir encore plus d'émotions à faire partager aux gens qui écouteront nos futures galettes. Et puis, notre cd 3 titres est en début de vie, très peu d'exemplaires ont été distribués pour le moment et nous n'avons pas encore contacté les maisons de disques pour savoir si ça leur plaît assez (comprenez : s'ils pensent qu'ils peuvent faire de l'argent avec) pour nous donner un peu de blé pour enregistrer un album…

- Faites-vous souvent des concerts ?

Vassago : Presles fut le premier qui, j'espère bien, sera celui d'une longue série. Mais il faut se rendre à l'évidence, même sur la région parisienne, les lieux souhaitant ou pouvant accueillir un groupe de metal se font rares. Mais Wilfried, notre manager fraîchement débarqué, y travaille d'arrache-pied. Il a déjà noué pas mal de contacts. Je pense, sinon, que l'auto-organisation de concert entre plusieurs groupes serait une solution viable.

- Quelle a été la réaction du public ?

Vassago : A Presles elle fût plutôt positive. Pendant le concert, j'ai vu des gens que je ne connaissais pas participer, si si :o))). Sinon sans blagues, il semble que nos prestations scéniques ne soient pas notre point faible, on bouge et on communique pas mal avec le public et il nous répond. Le chant en français d'Olivier est un atout puisque le seul reproche que j'ai entendu est qu'on entendait pas assez les paroles, ça intéresse... donc... Donnez-moi un ingé son compétent et la prochaine fois on fait péter la baraque !!!! :o)))

Polo : Ouais !!!!

Dr Jones : comme Polo !!!

- en ce moment il y a plein de petits groupes français qui sortent de l'ombre. A votre avis à quoi doit-on ce phénomène ?

Vassago : Je pense qu'Internet et le MP3 ne sont pas étranger à l'affaire. Ils permettent une publicité gratuite dans le monde entier et ce avec une qualité acceptable. Mais ils ne sont pas la seule cause. Le public français se réveille, des groupes comme Heavenly, Falkirk et Adagio leur rappellent que nous aussi nous pouvons faire une musique de qualité (et pourtant avec si peu de moyen). Il ne manque plus qu'un groupe avec des textes en français pour compléter le tableau, pourquoi pas nous ? ;o)

- Puisse que l'on parle d'Internet, pense-vous que ce soit un bon moyen de promotion et pourquoi ?

Vassago : Internet, c'est de la publicité gratuite, c'est à la mode et pour le moment, c'est encore à peu près libre. Le MP3 permet aux petits groupes comme nous de se faire connaître par le biais d'un site. Ce dernier fait office de distributeur en attendant mieux et il est beaucoup plus personnel qu'une affiche. Les visiteurs se sentent plus proche des gens qui font la musique ou qui en parlent, ils peuvent discuter avec les artistes en envoyant un e-mail, ils peuvent regarder des vidéos, des photos, ils peuvent participer et se tenir régulièrement au courant… Sans Internet, nous serions encore dans notre cave en train de répéter sans but, alors qu'aujourd'hui je discute de notre musique avec des russes, des canadiens, des belges, des italiens, des tunisiens ! je rencontre des tas de musiciens, du débutant au pro, des passionnés et puis, je suis interviewé non ? Le web, c'est ce qu'aurait pu être la télévision sans les producteurs…

- Pouvez-vous nous donner votre avis sur les fichiers mp3 et les copies de cd ?

Vassago : Bien que ce soit très pratique pour la promo, je n'aime pas le MP3. Pour commencer, la qualité est souvent à chier. Entre l'amateur qui ne sait pas encoder correctement et la perte de son dans les aigus, c'est souvent catastrophique. Les histoires de droits sont également un problème, mais bon, ce n'est pas le plus important, car ceux qui perdent gros gagnent encore plus gros. L'industrie du disque n'a jamais autant vendu depuis l'apparition du MP3, il est très utile pour se faire une idée et ensuite acheter le cd… La gravure ne me dérange pas. J'encourage d'ailleurs la gravure de nos cd. Pour le moment je préfère être gravé que ne pas être écouter. Plus tard, nous verrons, mais il faut savoir qu'un groupe piraté est un groupe qui vend, alors si ça reste comme ça, ça marche pour moi… De plus, dans notre style de musique, nous sommes face à des passionnés qui préfèrent acheter leurs cd parce qu'ils aiment l'objet autant que ce qu'il contient. Moi-même, je ne grave que ce que je n'aurai jamais acheté, mais plutôt copié en k7, à partir de là, je ne me considère pas comme un voleur puisque de toutes façons je n'aurais rien donné à l'auteur.

Polo : En fait le problème n'est pas le MP3, le problème c'est le graveur. C'est un bel outil, mais le MP3 sans le graveur n'a aucun intérêt quand on sait que monsieur tout le monde utilise sur son ordinateur de pauvres enceintes multimédia qui bouffent les graves et les aiguës.

- Et pour finir un mot pour mes lecteurs...

Vassago : On me dit souvent que je parle trop alors pour une fois je vais fermer ma gueule et laisser parler les autres.

Polo : Bon alors je vais parler pour Vassago : " Blah, blah, blah, blah et blah et blah, et blah blah blah blah ! " je crois que j'ai tout dit…

Olivier : Soyez fun et ayez la Nedrattitude…

Dr Jones : Oh pardon, je m'étais endormi…

Vassago revenant sur sa décision : Finalement, j'aurai dû prendre la parole… :o))).

Interview de NEDRA réalisée en mai 2001 par Taranis...