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INTERVIEW

- Que signifie Burgul Torkhaïn ?
Burgul Torkhaïn est le nom d'un personnage fictif, centre du récit de " The Adventures Of Burgul Torkhaïn ". Ancien rôliste, j'ai essayé de trouver des sonorités évoquant un personnage de jeux de rôle. Il n'a donc pas plus de signification que n'importe quel autre nom. Ce qui est drôle, c'est qu'on nous posait souvent cette question avec Yyrkoon. En intitulant l'album " The adventures of Burgul Torkhaïn ", j'espérais y échapper… Zut, raté…

- Peux-tu nous présenter le groupe ?
Burgul Torkhaïn est au départ un projet studio. Pour l'enregistrer, j'ai fait appel à Pat Frescura, guitariste du groupe de Heavy Metal parisien Lucretia, et à Gilles Delecroix, batteur du groupe de Grind lillois Gronibard, le but étant de réunir la richesse et la mélodie du Heavy avec la brutalité et l'efficacité du Death. Quant à moi, j'ai été (entre autres) bassiste dans les groupes Yyrkoon et Dementia. Actuellement, en parallèle de Burgul, je joue dans le groupe de Death Tridus Elasticus. Pour en revenir à Burgul, " The adventures of Burgul Torkhaïn " est à la base une autoproduction. Il est sorti en tant que tel fin octobre 2001. J'ai ensuite rencontré Laurent Bocquet, le boss de Thundering Records à la convention Metal de Fismes (51). L'album ressort donc aujourd'hui sous licence Thundering Records / Musea Distribution avec une distribution nationale.

- Burgul Torkhaïn est un projet studio, penses-tu le continuer dans l'avenir ?
Oui, bien sûr ! Je viens de terminer la composition du prochain album sur lequel je pense m'impliquer davantage encore... J'espère pouvoir le sortir pour fin 2003, début 2004. Le label semble très favorable à une suite dans notre collaboration. Côté concerts, je suis en train de réfléchir à un Line-up pour monter le projet en véritable groupe capable de tourner. Mais il n'y a encore rien de défini ou de définitif…

- Si j'ai bien compris, " The adventures of Burgul Torkhaïn " est un concept album ?
Tu as parfaitement compris ! ;o)

- Peux-tu nous en dire plus ?
L'histoire se déroule dans un univers dit de "science fantasy" (mélange de science-fiction et d'heroic fantasy). C'est l'histoire d'un type qui décide de tout plaquer pour se rendre sur un continent sur lequel la technololgie y est proscrite. Mais rien ne se déroule comme il l'a prévu, et la route est longue avant d'y parvenir. C'est une histoire de rencontres et de choix. Ces choix correspondent en partie à un état d'esprit dans lequel je me trouvais au moment de l'album. En gros, ça peux se résumer comme ça: il y a un moment où il faut savoir se prendre en main et se bouger pour arriver à quelque chose...

- Sur cette album on y entend des sonorités Moyen-orientales, est-ce dû au concept ou à une envie d'en inclure dans la musique ?
Je dirais plutôt que c'est le concept qui découle des sonorités qu'on y trouve. Mais oui, cela est bien dû à une volonté d'y intégrer une couleur " exotique ". J'adore en particulier les sonorités orientales ou moyen orientales qui sont très éloignées de notre propre patrimoine culturel (quoique parfois assez proches de la musique celtique). L'un de mes soucis majeurs était d'éviter de tomber dans le piège commun à la plupart des groupes de Death Metal, à savoir que pour beaucoup, une fois la surprise des premiers morceaux passée, tu tournes souvent vite en rond et il n'est pas toujours évident d'écouter des albums en entier… Je voulais quant à moi créer quelque chose qui ait un mouvement propre, quelque chose qui rebondisse. Un peu comme dans un film : tu as une ligne directrice, mais tu y intègres des temps morts et des moments d'action afin de renouveler l'attention de la personne qui écoute… Je pense qu'il est important d'être surpris au fur et à mesure de l'écoute. D'où des morceaux comme " The Prophecy " en plein milieu ou " The mountain of Tal-Dagor ", tout à la fin…

- Sur The mountain of Tal-Dagor, est-ce que le texte est en égyptien actuel ou antique ? (en supposant que c'est de l'égyptien...)
Eh, eh, perdu ! Ni l'un ni l'autre ! Le texte n'est ni plus ni moins qu'une incantation (en fait, une invocation et une contre-invocation). Ce langage est issu d'une langue secrète que nul ne doit connaître ! (Tintintin !!!)

- Le style de chant est varié sur plusieurs styles, pourquoi ?
Pour plusieurs raisons. La première correspond à ce que je viens de dire, c'est à dire à une recherche de diversité. La deuxième tenait à une volonté de faire coller la voix à une ambiance particulière. Sur " The Mechanical Perverts ", par exemple, il me fallait une voix plus hystérique, une voix qui fasse passer plus d'énergie et d'intensité. Pour finir, mon but était plus d'utiliser la voix comme un instrument de musique à part entière que de s'en servir pour faire passer un message. C'est ce que j'apprécie énormément chez King Diamond et c'est un peu ce que j'aimerais réussir à transposer mais en utilisant des registres Death, Black ou Thrash… A l'origine, il devait y avoir plus de chants clairs, mais je n'étais pas encore assez préparé à cela… Peut-être pour le prochain album ?

- Quelle est votre méthode pour composer vos chansons ?
La première étape consiste en une accumulation de riffs de basse, de guitare ou de claviers, de bouts de morceaux, ou de morceaux finis. Je retravaille ensuite tout sur PC. J'entre tous les morceaux directement en midi. Je crée alors tous les arrangements, les parties de batterie, certains morceaux étant alors directement et intégralement composés à cette étape. Une fois ce travail effectué, j'écoute l'ensemble en commençant à chercher un ordre en fonction des tonalités ou des ambiances. Il y a toujours des passages qui m'évoque tel ou tel paysage, telle ou telle ambiance, et là se dégage rapidement un concept général. Une fois ce concept trouvé, tout coule tout seul pour les textes. En fait, il est beaucoup plus facile, du moins je trouve, d'écrire un concept album qu'un ensemble de textes décousus. Parce qu'une fois que tu as le thème, les idées viennent d'elle-même. Alors que dans l'alternative, tu dois rechercher des idées différentes à chaque morceau et condenser le tout pour que chaque texte ait une cohésion et une identité propre. Dans mon cas, ce problème ne se pose pratiquement pas puisqu'un morceau peut très bien se terminer en plein sur l'action, celle ci reprenant sur le morceau suivant. C'est par exemple le cas entre " Burgul Torkhaïn " et " The Mechanical Perverts ". A la fin du premier, Burgul et ses compagnons de voyage se font gazer par des personnages masqués, et on le retrouve au réveil au début du second…

- Comment définirais-tu le style musical de Burgul Torkhaïn ?
C'est de la musique. Point barre. Quel genre de musique ? Du Metal. Le reste, on s'en contrefout ! J'avais commencé à en parler sous le nom de Weird Metal (weird = étrange, dans le sens d'inquiétant). Ceci plus pour éviter les étiquettes à rallonge genre Heavy Death Black progressif mélodique à tendance orientale ou je ne sais quoi encore. Finalement, comme tu as toujours besoin de répondre à ce genre de question, ne serait-ce pour figurer sur les listes de VPC, on a opté pour brutal Death progressif. Progressif dans le sens ou il y a une progression… Contrairement au Progressif qui n'a, à mon sens, de progressif que le nom. Note bien quand même que je suis réceptif à toute explication !

- Avez-vous des concerts de prévus avec ce groupe ?
Pas dans l'immédiat. Le soucis principal étant nos emplois du temps respectifs et nos lieux d'habitation assez éloignés. C'est pour cela que je cherche une configuration de musiciens différente pour les projets de scène, parce que dans l'état actuel, ce n'est pas gérable. Si ça doit se faire, je pense centraliser le groupe sur Amiens…

- Que penses-tu de la scène metal en France ?
Il y a et il y a toujours eu quelques bons groupes. Parmi ceux que je connais personnellement et que j'apprécie beaucoup, je citerais en vrac Decline Of Humanity (DOH), Malédiction, DSK, Carnival In Coal, mais il y en a biens d'autres. Mais les structures manquent, le soutien de ceux qui auraient les moyens de t'en donner (les magazines, en particulier) se fait rare. Difficile de décrocher une chronique ou une interview dans la presse nationale si tu n'as pas un label derrière toi ! Et je ne parle même pas des titres sur les samplers où on te demande carrément combien de pages de pub tu comptes prendre…

- Penses-tu qu'internet soit un bon moyen de promotion ?
C'est clair ! Et à plein de points de vue. D'abord c'est gratuit (ou presque, enfin bon disons que quand tu as la chance d'avoir accès libre à internet sur ton lieu de travail, ça aide…). Ensuite, ça te permet de faire plein de rencontres, de trouver facilement des tonnes de contacts, par le biais de certains sites, par les mailings, etc… Ca te facilite les démarches. Tu peux faire ta propre promo. Et surtout ça coûte rien (tiens, je l'ai pas déjà dit, ça ?)…

- Peux-tu nous donner ton avis sur les fichiers mp3 et les copies de cd ?
Personnellement, je n'ai que deux ou trois CD copiés. Et encore, je ne les ai que parce que n'ai pas réussi à me les trouver en originaux (" In battle There is no Low " et " The Peel Sessions " de Bolt Thrower, s'il y a des revendeurs, me contacter !). J'estime qu'en tant que musicien, si tu pirates les productions des autres, c'est une forme d'autodestruction. Après, chacun ses choix. Mais je suis assez attaché à mes principes. Le seul truc qui me paraît important, c'est de bien faire la distinction entre pirater l'album d'un " petit " groupe et copier le CD d'un mec pour qui c'est juste un business et qui est sûr de faire un disque d'or… Les fichiers MP3, par contre, c'est une toute autre philosophie. Je vois plus ça comme de la promo, dans le sens où ça tourne, que la qualité n'est pas la même que sur CD et que donc ça ne nuit pas spécialement aux artistes.

- Et pour finir un mot pour mes lecteurs...
Ce vieux proverbe porcin : " Il ne faut jamais faire aux truies ce que tu n'aimerais pas qu'elles te fassent "…

Interview par mail de Kristofer, bassiste du groupe Burgul Torkhaïn, réalisée en octobre 2002 par Taranis.