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INTERVIEW |
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- Pourquoi avoir choisi Final Tragedy
comme nom de groupe ?
Delphine : Le nom a une origine
théâtrale, en partie. Nous aimons le côté intense et dramatique
de la tragédie. Je crois que nos textes s'en rapprochent, ainsi
que l'utilisation de dialogues dans nos morceaux. Le "Final" doit
être compris dans le sens "dernier/e", cette idée de fin, d'eschatologie,
étant liée à l'espérance d'un renouveau salutaire, que l'on retrouve
dans le livre de l'Apocalypse de la Bible.
- Comment Final Tragedy s'est-t-il formé
?
Delphine : Jean-Luc faisait
partie d'ETHERIC SOUL, groupe techno-thrash, qu'il avait formé
en 1989 avec quatre autres musiciens. Après pas mal de concerts
et l'enregistrement d'une démo 4 titres, le chanteur a quitté
le groupe début 1993 et je l'ai remplacé. Après de multiples changements
de line up, Jean-Luc et moi avons décidé de continuer seuls en
1996 sous le nom de FINAL TRAGEDY.
- Pourquoi seulement 2 membres ?
J-Luc : C'est un choix de
notre part. Les textes de Delphine collent parfaitement à la musique
que je compose donc nous n'avons pas ressenti le besoin de travailler
avec d'autres musiciens. Par contre, nous avons été aidés par
Stefan Hassler à la batterie car il était important pour nous
qu'elle soit composée par un batteur. Nous trouverions bien évidemment
des musiciens si une tournée était envisagée.
- Pourquoi le choix d'un metal gothique
et sombre ?
J-Luc : Nous n'avons pas choisi
de composer un metal gothique et sombre. La musique que je compose
ne ressemble, à mon sens, à aucun groupe car elle existe déjà
au plus profond de mon âme et elle dépend encore de mon humeur
lors de l'écriture. Ceci dit, je suis quelqu'un de très mélancolique
qui a des racines techno-thrash, ce qui explique peut-être le
côté mélancolique de notre musique.
Delphine: Notre musique est
le reflet de ce que nous sommes, ce n'est pas quelque chose de
fabriqué, ni le résultat d'une quelconque stratégie marketing.
Pour être tout à fait franche, les premières fois où les critiques
ont commencé a qualifier notre musique de "gothique", je ne savais
même pas ce qu'était le gothique...
- Quels ont été vos sources d'inspirations
pour Greed ?
J-Luc : Pour faire court,
je peux dire que trois albums ont véritablement marqué ma culture
musicale : Deathrow "Deception Ignored", Coroner "Mental Vortex"
et Nevermore "Dreaming Neon Black". Ces albums et beaucoup d'autres
ont sûrement influencé mon jeu. Mais ce sont avant tout les rencontres
avec d'autres musiciens (de tous styles d'ailleurs !) qui m'ont
guidé dans la musique.
Delphine: Dieu, et toute
Sa création.
- Que représente exactement la pochette
de l'album ?
Delphine : Pour bien la comprendre
il faut la "lire" en interaction avec la jaquette et surtout avec
les paroles du premier morceau "Lethal Pursuit". La mort a fait
son apparition dans le monde lorsqu'Adam et Eve ont goûté le fruit
de l'arbre de la connaissance du bien et du mal que Dieu leur
avait interdit. L'avidité, dans toutes les acceptions du terme,
nous a réduit en esclavage et conduit les hommes à mener des actions
contraires aux lois divines. Cet "emprisonnement" physique et
moral a commencé avec le péché originel, qui a entraîné la perte
des privilèges accordés à l'humanité innocente. L'humanité déchue
est alors exposée à la douleur, la peine dans l'effort, et la
mort. En fait la pochette et les éléments qui s'y rattachent sont
une exhortation au retour au divin, doublée d'un constat relativement
pessimiste. Elle n'est en aucun cas une apologie du génocide,
du racisme ou encore de l'anti-américanisme primaire.
- Quels sont les thèmes abordés dans
cet album ?
Delphine : En plus des thèmes
dont je viens de parler, l'album traite également de la perception
de la mort, de la remise en question de l'existence de Dieu en
période de deuil ("Gift?"), des problèmes sentimentaux et des
souffrances qui les accompagnent, qui sont aussi dûs à une forme
d'avidité dont il serait bénéfique de se débarrasser... en bref
nos lyrics parlent des choses de la vie et des relations entre
Dieu et les hommes.
- Ne pas confier la production à quelqu'un
d'extérieur, est-ce un moyen de conserver le coté personnel de
votre musique ?
J-Luc : C'est vrai que c'est
très intéressant, sur le plan créatif, de contrôler l'intégralité
de son produit, mais actuellement, aucun groupe ne peut percer
s'il n'est pas soutenu par un label important quel que soit les
compétences musicales du groupe. Nous avons donc voulu montrer
que Final Tragedy a un certain potentiel et que nous sommes prêts
à travailler avec un producteur sérieux.
- La voix sonne de façon assez étrange
sur certains titres, à la limite de la dissonance,
est-ce un choix ?
J-Luc : Il est clair que nous
recherchons plus l'émotion que la perfection de l'interprétation
dans la musique. Nous ne faisons pas de la musique classique,
nous jouons du metal et nous voulons transmettre les émotions
qui sont en nous afin de vraiment toucher les personnes. La musique,
les textes et la façon de chanter sont liés. Tout ceci crée une
originalité que j'affectionne particulièrement dans le métal,
à la façon d'un Warrel Dane de Nevermore.
Delphine: Sans avoir la prétention
de me comparer à Warrel Dane bien sûr!Non, c'est vrai que la recherche
de la perfection à la Céline Dion ne m'intéresse pas, ça me laisse
de marbre et ce genre de chant ne me procure aucune émotion...
même si j'ai le plus grand respect du monde pour ladite Céline!
- Quels sont vos projets pour cette
année ?
J-Luc : Actuellement, nous
essayons de gérer la promotion de "GREED" à travers le monde,
grâce en grande partie à Internet. C'est un travail important
car nous souhaitons répondre à tous les magazines, fanzines et
webzines qui désirent chroniquer le groupe ou faire une interview.
Nous travaillons aussi à la composition de nouvelles chansons.
En fait, nous nous préparons à une éventuelle signature sur un
label !!
- Prévoyez vous de tourner cette année
?
J-Luc : Ce n'est pas une priorité
pour nous mais si le besoin s'en fait sentir, nous le ferons car
nous apprécions beaucoup le contact avec le public. La priorité
est bien-sûr de trouver un label.
- Si oui, allez vous engager d'autres
musiciens pour la scène ?
J-Luc : Oui.
- Pensez-vous qu'internet soit un bon
moyen de promotion ?
J-Luc : Tout à fait car Internet
permet de correspondre facilement, rapidement et souvent à moindre
coût. Pour nous, c'est un outil indispensable.
Delphine: Avec un bémol quand
même, c'est que souvent pour trouver l'information il faut aller
la chercher. Donc pour un groupe, Internet remplace difficilement
un bon article dans un magazine à très large diffusion... à moins
de faire un travail de quadrillage et de publicité très important
sur le Net.
- Pouvez-vous nous donner votre avis
sur les fichiers mp3 et les copies de cd ?
J-Luc : Les fichiers Mp3 sont
une réalité du piratage qu'il est difficile d'accepter lorsqu'on
est musicien. Mais le problème se situe sûrement au niveau de
la législation de l'Internet. Concernant les copies de cd, personnellement,
je n'accroche pas du tout car je suis collectionneur depuis de
nombreuses années et je ne prends aucun plaisir à posséder un
cd gravé. Par contre, j'irais jusqu'au bout du monde pour acheter
une rareté en cd original !!
Delphine: Il est clair que
le téléchargement de morceaux ou d'albums entiers en Mp3 ou les
copies représentent un manque à gagner important pour les professionnels
du disque et ces pratiques constituent une menace pour les musiciens
eux-mêmes à long terme. Pour moi c'est un manque de respect de
l'artiste.
- Et pour finir un mot pour mes lecteurs...
J-Luc : Nous voudrions remercier
les personnes qui s'intéressent de près ou de loin à notre groupe.
Nous espérons qu'elles prendront autant de plaisir à écouter notre
nouvel album que nous en avons pris à le composer.
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