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INTERVIEW

 

Pour commencer, « the silent agony » est né avec la fin de Synoptia, pouvez vous nous donner les raisons de ce split ?
LG : Ne faisant pas parti de Synoptia, je ne peux te donner les raisons de ce split. Je pense que les membres du groupe ont choisi de mettre fin à leur collaboration parce que cela ne fonctionnait plus. Synoptia s’est ainsi définitivement terminé en Septembre 2000, qui coïncide avec la concrétisation d’un projet solo de Pierre Bibault qu’il baptisera The Silent Agony (TSA)

PB : Pour être exact, TSA n’est pas né « avec la fin », mais plutôt « à la fin » de Synoptia, puisque TSA n’est absolument pas issu des cendres de ce groupe : notre musique, nos textes, notre son, notre approche du live, nos projets, etc. sont totalement différents, et finalement incomparables.

Avez vous des nouvelles des autres membres de Synoptia ?
LG : Je ne suis pas en mesure de répondre à cette question pour la même raison que j’ai évoquée précédemment. Je n’ai jamais rencontré les autres membres de ce groupe personnellement. Donc je ne peux te dire ce qu’ils sont advenus aujourd’hui. The Silent Agony est donc constitué de trois musiciens : Pierre Bibault ( guitares, chant), J.E Bibault (guitares) et de moi même à la batterie.

PB : Quelques-unes. J’ai moi-même d’excellentes relations avec Agone, qui est aujourd’hui bassiste et chanteur de Penumbra, et qui a toujours son groupe Lux Incerta. Je suis également en relation avec Anhydre, qui ne fait plus rien dans la musique.

Pouvez vous dire les points communs et les différences entre la musique de Synoptia et celle de « the silent agony » ?
LG : Synoptia et The Silent Agony ne peuvent être comparés. TSA est tout simplement une nouvelle aventure extraordinaire qui a découlé de ce split. De ce fait, ne possédant pas les mêmes membres, ni la même approche musicale et conceptuelle, voir les aspects philosophiques et humains, il n’y a aucun lien entre les deux groupes. Musicalement et humainement, TSA est un projet qui nous entraîne tous les trois très loin. Nous ne nous sommes fixés aucune limite…

PB : Ce ne sont pas deux groupes comparables, et il est donc impossible de procéder à ce type d’exercice. Notre musique est plus personnelle, et il est préférable que les gens se fassent leur propre opinion de notre album silence of insanity.

Je trouve l’album de « the silent agony » plus métal que celui de « synoptia ». Est ce une volonté du groupe de donner un son plus heavy ?
LG : La musique de Synoptia était qualifiée de gothic/doom. On passe alors avec The Silent Agony à un style neogoth, étiquette propre au groupe. Notre volonté était de mélanger diverses influences, des passages énergiques avec beaucoup de guitares à des passages plus introspectifs, dérangés, ou l’émotion et la technologie dominent alors. Notre but était de sonner résolument moderne, intemporel. Je pense, grâce aux excellentes chroniques et à travers les échanges avec le public, que nous avons réussi ce pari.

PB : Encore une fois, TSA n’est pas comparable à Synoptia, et s’en détache totalement. Nous ne sommes pas la suite logique de Synoptia, ni même la continuité de ce groupe. TSA est un groupe complètement à part, et évolue dans son propre univers, sans avoir à aucun moment la volonté de se rattacher à tel ou tel courant ou a tel ou tel groupe aujourd’hui défunt. Pour parler du son de l’album, nous avons choisit une production énorme, avec un mur du son pour les guitares. La batterie sonne dans un registre à l’américaine, avec une grosse production. Au final, c’est tout silence of insanity qui a une patte sonore bien à lui, un son qui lui est propre et qui est vraiment énorme.

La pochette est assez sobre mais a un côté très technologique et froid. Quel est sa signification ?
LG : La pochette de « Silence of Insanity » est totalement en lien avec la musique : énigmatique, sobre, intemporelle…Difficile de savoir pour l’auditeur ce qu’il va y trouver en tenant l’objet dans ses mains pour la première fois. La pochette, comme l’artwork du groupe en général, a été réalisé par J.E. Je crois qu’on ne pouvait pas rêver de meilleur artwork pour ce disque.

PB : L’artwork a été longuement réfléchi et remanié à plusieurs reprises, toujours autour du même concept qui nous tenait à cœur : une pochette très simple et légèrement orientée High-Tech. Lorsque nous avons décidé de sortir l’album sous forme digipak, nous en avons profité pour adapter la couverture à un format panoramique 3 volets. A chacun d’y apporter son interprétation, puisqu’elle reste très abstraite, mais, personnellement, je la vois comme une fenêtre s’ouvrant sur l’intérieur de l’album…

Les titres de l’album évoquent des maladies de l’esprit comme la folie ou la dépression. Le thème de l’album n’est il pas de montrer que les nouvelles technologies déshumanisent l’homme ?
LG : Non pas forcément…Même si l’on en est conscient, il faut savoir que l’avancée de la technologie fait du bien à nos sociétés. Même si certaines technologies ont le pouvoir de placer l’homme moderne dans une sorte d’aliénation perpétuelle, ou l’individualisme et le côté impersonnel prennent le pas sur les rapports humains. L’album traite surtout des pensées inavouées qui sont présentes en chacun d’entre nous. Certains en ont conscience, d’autres pas. Il y a en a aussi qui se cache la vérité à eux même. Ce sujet est traité de manière simple, sans donner quelconque leçon. L’album n’a pas de vocation thérapeutique, loin de là…

PB : On peut dire qu’au niveau des textes, l’album est conceptuel, en ce sens qu’il n’y a qu’un sujet qui y est traité. Disons, pour faire simple, que cela parle de la folie humaine, des pensées les plus inavouables de l’inconscient humain. Finalement tout déshumanise l’homme pour reprendre tes propos, même son propre inconscient…

Vous avez ajouté dans vos morceaux beaucoup d’ambiances, si bien qu’il m’a fallu quelques écoutes pour les assimiler. Est ce un choix délibéré de faire des compositions complexes ?
LG : C’est un choix naturel, un processus d’écriture qui s’est fait très simplement. Musicalement, c’est un album qui n’a pas été très dure à réaliser, même si l’écoute finale peut faire penser le contraire. Des morceaux comme « 7th Dk » ou « Depressed » ont été écris collectivement par le groupe en quelques heures. Nous avons par contre beaucoup travaillés les arrangements qui sont très riches sur le disque : les voix, la programmation électronique, les claviers, les samples. L’album est tel que nous le voulions : à la fois agressif, direct, complexe, tourmenté, spacial…

PB : Tu sais nous n’avons pas écrit les morceaux en nous disant que nous allions faire des compositions complexes pour faire des compositions complexes. Je crois que c’est tout naturellement que cela s’est fait. Si finalement, l’approche n’est effectivement pas toujours facile, je crois que c’est parce que notre musique vient directement de nous, sans limites et sans barrières dans l’écriture tant musicale que textuelle.

Quelles sont vos influences majeures ?
LG : Nous n’avons aucune influence majeure, mais de nombreuses au contraire. Nous écoutons de la « musique » en général et pas un style en particulier. Pourtant quelques groupes font l’unanimité au sein du groupe. Je citerais Massive Attack, 30 seconds to Mars, Deftones, Zeromancer, Aphex Twin, et bien d’autres…

PB : Nous n’avons pas d’influences à proprement parler, dans le sens où à aucun moment nous n’écrivons notre musique en nous disant que nous allons faire sonner tel ou tel morceau comme tel ou tel groupe. Cependant, comme tout musicien, nous écoutons énormément de musique, mais avec un esprit très ouvert, puisque nous écoutons tout aussi bien du metal (tous styles de Aborted, à Deftones en passant par Paradise Lost ou encore Gojira, de Machine Head, à Dimmu Borgir en passant par My Dying Bride ou encore 30 seconds to Mars qui est un groupe qui fait l’unanimité chez nous) que de l’électro (Aphex Twin, Squarepusher, Board of Canada, DJ Crush), du trip hop (Massive Attack, Portishead, Tricky), du jazz, de la musique classique, de la pop, etc. C’est assez large en définitive.

Vous êtes chez Thundering records avec 2 autres groupes epsilon : « dying tears » et « Anthemon », envisagez vous de tourner un jour ensemble ?
LG : Oui d’ailleurs c’est actuellement en préparation pour la rentrée de Septembre 2003. Nous fonctionnons bien ensemble, et l’entente est excellente entre les 3 groupes. Chaque groupe fait de plus une musique différente ce qui rendra l’affiche d’autant plus intéressante.

PB : Oui, c’est prévu pour la rentrée 2003, c’est à dire aux alentours de septembre-octobre. Les dates sont en cours de booking, donc je t’en reparlerai plus précisément d’ici quelques temps.

Quels sont vos prochains concerts ?
LG : Nous venons de réaliser un super concert au Club Dunois à Paris le 26 Avril 2003. Le « Insane Silence Tour » 2003 est en préparation. Nous avons déjà une date le 25/10 avec Amartia, un autre groupe du label Thundering. Nous ne manquerons pas d’annoncer les dates sur notre site internet prochainement : www.thesilentagony.com

PB : Pour le moment, nous sommes toujours en train de monter notre agenda pour les mois qui viennent, mais nous avons en tout cas une date confirmée à Vauxbuin, le 25 octobre prochain, avec Amartia.

Qu’écoutez vous en ce moment ?
LG : Beaucoup de choses, cela va sans dire. Personnellement, en ce moment je ne décroche pas de Massive Attack, The Street, Neuroticfish, 30 seconds to Mars, et Zeromancer…

PB : Pour ma part, j’écoute le dernier Gojira the link, The Old Dead Tree the nameless disease et toujours 30 seconds to Mars.

Que pensez vous de la scène française actuelle ?
LG : Elle a beaucoup progressé ces dernières années et commence à devenir crédible. Pour preuve, nous avons fait plus de 400 personnes le 26 Avril 2003 au Club Dunois avec l’ensemble des groupes de l’association Epsilon. Maintenant il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, et cela grâce à un manque évident de structures pour les groupes.

PB : Je suis heureux de voir qu’elle commence à s’exporter en Europe, et que la France a réellement d’excellents groupes qui vont pouvoir allez très loin sur la scène internationale d’ici quelques années…

Et la scène métal en général ?
LG : Je ne m’y penche pas particulièrement. Bon les styles se mélangent ce qui est très bon. Il y a des groupes très intéressants. Maintenant se sont les médias qui décident de quels groupes vont cartonner. Je pense qu’il y a quand même des groupes qui continuent à proposer des albums riches en n’hésitant pas à explorer. Ils sont l’essence du mouvement. Au niveau production, le son américain semble de plus en plus intouchable.

PB : Chez TSA nous aimons particulièrement la scène Américaine. Nous pensons que c’est là-bas que sont produits les albums aux sons les plus énormes et les plus riches à l’écoute. Notre album a été produit dans cette idée de son typé américain, très brut, très claquant et très gros.

Vous connaissez la situation géo politique actuelle. Quels sont vos sentiments à propos de l’intervention américaine en Irak ?
LG : C’est une question très difficile, mais nous voyons bien à travers l’actualité que ce n’est définitivement pas le peuple qui dirige mais l’argent. Désolé, en répondant cela je n’ai vraiment pas l’impression de révolutionner le monde. Maintenant chacun est libre de penser ce qu’il veut sur le conflit. Je regrette pourtant de voir que le pouvoir des médias est toujours aussi grand, et que la désinformation continue.

PB : Pour moi Bush est un criminel sanguinaire. Il faut que sa tête tombe avant qu’il ne fasse plus de dégâts…

Et pour finir, un dernier mot pour mes lecteurs...
LG : Merci à toi pour ton interview, un bonjour à vos lecteurs, et passez nous dire un petit bonjour sur www.thesilentagony.com Amicalement

PB : Venez visiter notre site pour toute info sur TSA.

Thundering Records - www.thundering-records.com
32 Rue de Pologne - 59800 Lille - FRANCE

 

Interview par mail de Laurent Gendre, batterie-claviers-electronics programming et de Pierre Bibault, guitares, chant du groupe français The Silent Agony, réalisée par Yakumo en Avril - Mai 2003...

Petite précision, ils ont répondu chacun de leur côté...