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INTERVIEW

Pourquoi avoir choisi Dylath-Leen comme nom de groupe et quelle est sa signification ?

Kathy : Nous nous sommes longuement concertés avant de choisir le nom du groupe. Nous étions d'accord sur une chose : nous ne voulions pas quelque chose de "banal", car nous trouvions que ça n'aurait pas bien représenté notre musique. Le fait que Dylath-Leen soit dur à écrire, à mémoriser et à écrire est réfléchi et voulu. Nous étions déjà fans, et plus particulièrement Igor, de littérature S-F et nous avions un penchant très marqué pour les écrits de Lovecraft. Nous avons trouvé que l'ambiance que dégageait notre musique collait pas mal à l'univers de cet écrivain. Après quelques recherches, nous sommes tombés sur une nouvelle qui se déroulait dans une ville des contrées du rêve appelée "Dylath-Leen". Cette ville très spéciale habite des êtres inquiétants comme des anges décharnés. La sonorité de ce nom et l'ambiance particulière que dégage cette ville adhérait totalement au concept que nous voulions développer avec le groupe : travailler sur un visuel qui frappe les esprits et sur des écrits énigmatiques et sombres. La possibilité d'évoluer dans plusieurs thématiques nous a également séduits. Comme nous axons nos textes autour des thèmes chers à Lovecraft, il nous fallait quelque chose de modulable et de riche. C'est chose faite. Nous avons commencé avec le sentiment d'insécurité que sait si bien évoquer l'écrivain et nous nous lançons pour le second album sur les pathologies mentales...

Pouvez-vous vous présenter ?

Kathy : Je suis guitariste-chanteuse, Igor est guitariste-chanteur. Magali officie aux claviers, Arnaud à la batterie et Jérémy à la basse. La formation "Insecure" est différente de celle d'aujourd'hui : c'est Bertrand Oria qui a enregistré les batteries et Carine Pochet les claviers. Déjà à l'époque nous venions tous les 5 d'horizons et d'influences différentes. Nous n'écoutions pas le même genre de métal. Nos influences vont du Death (technique et brutal), au Hard-core, à l'ambiant ou au black. "Insecure" est une sorte de compilation de styles qui nous sont chers. Ce n'était pas quelque chose de volontaire mais quelque chose de naturel. Il a bien fallu satisfaire tous les musiciens et ça nous convient tout à fait !!! Le modèle est encore identique aujourd'hui puisque Magali et Arnaud écoutent également des styles différents des 3 autres musiciens. Nous pensons réellement que c'est une force...

Racontez-nous votre histoire...

Kathy : La formation complète du groupe remonte à 1999. Igor et moi étions déjà dans le groupe depuis plus d'un an. Nous avions comme objectif commun d'enregistrer un album dans des conditions pros. Igor avait déjà connu cette expérience avec son ancien groupe et ça lui avait beaucoup plu. Quand il m'a dit qu'il avait envie de retenter l'expérience avec D-L, j'ai tout de suite adhéré. S'en est suivi la composition des titres d' "Insecure". Comme je te l'ai déjà dit, nous écoutons des styles différents mais cela ne nous a ni freinés ni fait peur. Il en ressort un coté assez hybride et écorché. Nous avons ensuite fait les démarches pour trouver des partenaires prêts à nous aider pour la réalisation de l'album et avons foncés au LB Lab en 2001. Ce fût une expérience très enrichissante.... L'album est sorti dans l'underground Français en 2002 et nous avons commencé à faire pas mal de bruit en faisant des dates avec Vader, Aborted, Impaled Nazarene... Nous avons ensuite signés avec THUNDERING RECORDS pour une distrib' digne de ce nom en ce début d'année. Tu vois, même si cet album commence à dater, nous le défendons avec autant de hargne qu'avant.

Si j'ai bien compris, l'album "Insecure" qui sort chez Thundering Record est en quelque sorte une réédition ?

Igor : Pas tout à fait, Nous n’avons pas réédité l’album au sens propre du terme puisque nous travaillons sur sa première impression (tu pourras d’ailleurs remarquer que le logo de Thundering ne figure pas sur le packaging de ce tirage). On devrait plutôt parler de 2nde sortie de l’album avec cette fois ci un vrai réseau de distribution sur le plan national et un plan promo digne de ce nom. D’ailleurs, le problème du tirage se pose en ce moment pour nous car nous ne pourrons bientôt plus faire face à la demande pour cette album et nous mettons la priorité sur la réalisation du prochain… Cela veut dire que les tout-derniers exemplaires d’ Insecure sont dans les bacs et qu’on risque de ne pas pouvoir réapprovisionner les enseignes durant un long moment.

J'ai cru comprendre que le 2ème album devrait sortir cette année, pouvez-vous nous en dire plus ?

Igor : Il s’enregistre cette année mais nous ne pourrons pas le sortir avant la moitié de l’an prochain. Si nous arrivons à tenir le calendrier qu’on s’est fixé, la sortie pourrait se faire aux alentours de mai 2006. En effet, nous prendrons un peu de recul avant le mixage et le re-mastering. Kathy est actuellement au travail sur l’artwork, moi sur les derniers arrangements des partitions, Arnaud et Jérémy revoient mesure après mesure la cohérence Basse batterie et Mag travaille sur les derniers sons clavier pour que nous arrivions au meilleur résultat au jour de l’enregistrement. La pré-production que nous avons fait début mai nous met en confiance quant au résultat que nous obtiendrons sur Semeïon et nous faisons notre maximum pour optimiser ce que nous voulons voir ressortir de ce projet.

Quels sont les groupes qui vous influencent le plus ?

Igor : Actuellement, nous aimons particulièrement les derniers albums respectifs de Vader (avec qui nous avons eu le plaisir de partager la scène à Bruxelles), de Bloodbath, De Tidfall, d’Hypocrisy,… entre autres. De là à dire qu’ils nous influencent véritablement dans le rapport que nous avons à notre musique, c’est autre chose… On voit déjà avec ce premier album (Insecure). Combien les médias ont du mal à qualifier la musique que l’on fait, à mettre une étiquette, à donner un style tant on peut ressentir des influences différentes d’un morceau à l’autre. Je suis persuadé qu’il en sera de même avec le prochain car nous avons le sentiment d’avoir pris un tournant d’écriture beaucoup plus personnel, qu’il en soit de la musique ou des textes. La base restera plutôt Death (nous ne pouvons nier que c’est le style que nous affectionnons le plus) mais pour ce qui est de qualifier le style de Death que nous produisons, nous pouvons déjà souhaiter bon courage aux chroniqueurs ! Idem pour les influences car nous avons beaucoup de mal à en relever nous même.

Quel est votre méthode pour écrire une chanson ?

Igor : Elle est quasiment toujours la même : généralement, j’amène une ou des guitares avec un premier jet de structure et on fait tourner riff par riff avec les enchaînements pour que chacun des autres musiciens puisse poser des premières parties. On regarde si tous les riffs plaisent et on élimine les moins pertinents. On travaille les transitions en avançant et au fur et à mesure du morceau on peaufine les arrangements. On met ensuite le tout sur partitions pour vérifier la cohérence harmonique entre les deux guitares, la base et les claviers puis on pose le(s) chant(s). Si celui-ci exige des retouches ou des arrangements supplémentaires vis à vis de la structure initiale du morceau, on retravaille les parties nécessaires.

De quoi parlent vos textes ?

Igor : Nous souhaitons que nos albums puissent révéler une grande homogénéité alors nous mettons beaucoup de temps aujourd’hui à écrire un texte. Nous le jouons très longtemps en instrumental avant de ramener le moindre écrit car nous souhaitons nous faire une idée très précise de l’ambiance dégagée, de ce que le climat créé nous inspire. Pour le premier album, le point commun entre les textes est le sentiment d’insécurité du personnage à qui on donne la parole. Ce thème est omniprésent dans les écrits de Lovecraft et nous avons essayé d’en donner un reflet en des termes musicaux. La marginalité du personnage lui donne un sentiment d’inadaptation à la société et c’est de là que vient la souffrance même si l’on peut trouver une complaisance dans cette situation. Nous restons proche de cette dernière pensée avec le second album puisque nous travaillons sur un autre thème cher à Lovecraft : la folie. Les textes de notre prochain album résultent d’une documentation importante sur les psychopathologies. Chaque morceau donnera la parole à un « malade » qui expliquera de manière aussi imagée que concrète la douleur et les angoisses que lui cause sa maladie au quotidien. Les thèmes abordés sont volontairement plus noirs car c’est aussi un tournant que nous prenons du point de vue musical en ce moment.

Avez-vous des dates de concerts de confirmées pour les mois qui viennent ?

Kathy : Nous avons pas mal de dates en négociation pour le second semestre 2005. Une seule est confirmée : on peut déjà annoncer celle au SPLENDID de Lille avec Trepallium et Misanthrope le 8 Octobre. L'idéal est de se tenir au jus en se connectant régulièrement sur notre site officiel. Nous aimerions tourner beaucoup plus. Avis aux organisateurs et programmateurs de spectacle ...!!!

Pensez-vous qu'Internet soit un bon moyen de promotion ?

Kathy : Tout à fait.Ca nous aide pas mal du point de vue notoriété car beaucoup de personnes nous ont découvert via le net. C'est un avantage non négligeable que les groupes d'il y a dix ans ne connaissaient pas et franchement ils devaient bien galérer !!! Regarde par exemple cette interview ! Je ne sais pas trop comment on se seraient démmerdés pour la faire mais ça aurait été beaucoup plus difficile, sans compter le nombre de lecteurs qui n'auraient pas pu y avoir accès aussi facilement sans Internet. C'est vraiment indispensable de nos jours d'être présents partout sur les webzines et les forums pour aider à se faire un nom, sans quoi, à mon avis, tu rates quelque chose !!!

Pouvez-vous nous donner votre avis sur les fichier mp3 et sur la copie de cd ?

Igor : Je ne sais pas si tout le monde partage le même point de vue que moi sur ces points dans le groupe, donc je me contenterai de préciser que ce que je dirai ici n’engage que moi. Qu’il en soit du MP3 ou de la copie de CD, il est évident qu’un tort est causé assez directement aux groupes et surtout (sans aucun doute) aux maisons de disques (production et distribution). Je ne mène pas de combat vis à vis de ça, il est vrai que les ventes d’un disc conditionnent directement la capacité qu’un groupe aura de tourner et de financer les albums suivants mais en même temps le piratage (appelons les choses par leur nom) développe la notoriété des groupes d’une autre manière. La copie de CD présente pour principal désavantage le fait de ne pas disposer de packaging, et donc de l’artwork et des paroles du groupe, le MP3 donne en plus le désavantage d’un son compressé (donc indigne du mal que s’est donné le groupe pour sortir une production d’une qualité aussi convenable que possible). Quand on a un album en MP3 ou en CD-R, on ne peut pas dire qu’on ai véritablement l’album d’un groupe car il manque la dimension visuelle et la qualité sonore (pour le MP3). Avouons quand même que le piratage a eu un bon côté ; il a obligé les groupes et les maisons de disques à travailler davantage sur l’esthétique des produits car je pense que la réussite d’un artwork peut amenuiser la proportion de copies illégales. Il semble que les distributeurs en sont aujourd’hui de plus en plus conscients. Nous sommes aujourd’hui assez concernés par la question car, comme je le disais plus haut, les stocks de notre premier album s’amenuisent. Comment pourront faire ceux qui souhaiteront s’en procurer un lorsqu’il n’y aura plus en bacs ? Si nous ne pouvons refaire un tirage immédiatement, est-ce que nous n’y trouverons pas temporairement un certain avantage ?

Et pour finir un mot pour mes lecteurs ?

Kathy : Gardez les oreilles grandes ouvertes sur les groupes Français et supportez les ! Beaucoup d'entre eux égalent sans difficulté les formations étrangères !!! On espère aussi vous voir nombreux à nos prochains concerts et partager avec nous le pied qu'on prend en live !!! Merci à toi pour cette interview Taranis!

 

Interview par mail de Igor et K-thy de Dylath - Leen, réalisée par Taranis en Juin 2005...