Hambourg est une ville très intéressante par son aspect carrefour européen et du monde : on y entend parler beaucoup de langues différentes et ce métissage culturel donne une ambiance très ouverte d'esprit. Alors, arriver à la salle de concert et voir devant, une file d'attente qui remonte la rue, c'est très impressionnant et représentatif de Hambourg : les habitants se bougent à chaque événement et ce soir-là, la salle de concerts, les "Docks", s'est retrouvée pleine à craquer de fans de Métal: imaginez l'Elysée Montmartre remplie jusqu'au bar, de chevelus et vous aurez une idée. Il faur dire que l'affiche du soir valait le détour : DREAM EVIL, MASTERPLAN et HAMMERFALL, pas moins.

Le coup d'envoi est donné en force par les suédois de DREAM EVIL : le groupe a tout de suite mis le public dans l'ambiance en jouant un heavy metal survitaminé. Quand le groupe est sur scène, il donne tout : plus contents qu'eux de jouer, ça doit être difficile et le public le leur rend bien."Evilized" leur dernier album a servi de base à leur set-list et les morceaux rendent aussi bien sur disque qu'en live et que dire quand ils ont alterné, en jouant aussi des titres du premier album : un 'Heavy Metal In The Night", ça le fait toujours, rien à dire. Le groupe était confiné sur le devant de la scène, comme le reste était occupé par le décor d'Hammerfall, encore caché par un rideau noir et c'était un pari de se croiser sans tomber dans la fosse, mais il en faut plus pour arréter DREAM EVIL. C'est avec humour que les musiciens ont évolué, se croisant avec un sourire, pour échanger leur place et Gus G, leur talentueux guitariste, a enfoncé le clou d'une prestation de qualité, en jouant ses soli de guitare, dont il a le secret. DREAM EVIL a su conquérir le public des "Docks", pourtant réputé pas toujours facile à enthousiasmer.

En parlant d'enthousiasme, c'est vraiment la réaction qu'a eue l'ensemble de l'assistance, quand MASTERPLAN a fait son entrée sur scène ; un gros enthousiasme même, pour ce groupe qui jouait sur ses terres. Sourire et décontraction étaient les maitres mots d'un groupe composé d'une belle brochette de talents dont le duo fondateur Roland Grapow, royal à la guitare, Uli Kusch, royal à la batterie et l'étonnant Jorn Lande, royal au chant, les autres membres de MASTERPLAN, n'étant pas en reste : il suffisait de voir la basse délirante de Jan Sören Eckert: un squelette de poisson à l'oeil rouge du plus bel effet et surtout de l'entendre. MASTERPLAN a sorti un très bon album et offre la même qualité sur scène, échanges humoristiques avec le public, en prime, alors, il est facile de comprendre le succès qu'a remporté le groupe aux "Docks". Succès mérité.

Ceux pour qui l'ensemble de l'assistance était principalement venu, n'allaient pas tarder à faire leur entrée sur scène, sous les acclamations et remporter la soirée à l'applaudimètre : HAMMERFALL. Le rideau est tiré, découvrant un décor classe avec une batterie placée plutôt bien en hauteur, ce qui n'a pas du tout empéché le jeu d'Anders Johansson de briller. Tout le reste de groupe est arrivé avec, affichées sur les visages, une belle énergie et l'envie de produire une grosse impression: ils y sont arrivés sans mal, entre l'enchaînerment impeccable d'une set-list classique, mais imparable et les nombreux effets visuels avec pyrotechnie au long du concert et l'arrivée marquante d'une belle neige artificielle sur "Glory To The Brave". Sur scène, HAMMERFALL sait apporter une dimension supplémentaire par rapport aux albums et c'est le point fort du groupe. HAMMERFALL maitrise son sujet et même si un peu plus d'improvisation dans le jeu de scène serait bienvenue, c'est un détail qui n'enlève rien au très bon concert que le groupe a donné : c'était super pour les yeux et les oreilles. Le 12 février a été à marquer d'une pierre blanche, autant pour la prestation des 3 groupes, que pour l'accueil chaleureux du public d'Hambourg, qui est vraiment une ville à connaître. Un grand et gros "Danke" à la personne qui m'a permis d'obtenir l'autorisation photo et de vivre un concert aussi génial.