ACCUEIL - INTERVIEWS - PHOTOS - LIENS

Raismes 2003

Sous un beau soleil qui laissait présager d'un week-end agréable, côté douceur des températures, le week-end se présentait bien: déjà que les conditions sont toujours excellentes au sein du festival, autant l'accueil, la cadre du Château de La Princesse, s'il vous plait ;o) et d'une scène bénéficiant d'un espace et d'une sonorisation très bonnes, tout comme les jeux de lumière, à la nuit tombée; oui, on peut dire que le festival de Raismes, tout comme celui d'Hirson, fait honneur aux groupes et au public reçus et ça, ça se salue :o)))

ALKEMYST arrive en premier groupe du premier jour, sur scène, avec un sourire aussi radieux que peut briller le soleil, dehors: que du bon, on vous dit et le groupe se met de suite à l'oeuvre pour conforter ce sentiment, en proposant un Power-Heavy Metal vraiment bien fait et très sympa pour les oreilles; le côté symphonique renforce le feeling des morceaux, arrivant à rendre plutôt bien, la richesse émotionnelle de l'atmosphère des titres de l'album. Le chanteur, pieds nus, sourire aux lèvres est comme tout ALKEMYST, heureux de se trouver à Raismes et de chanter devant tous, tout comme d'ailleurs peuvent l'afficher les visages de tous les membres du groupe, guitariste, en tête. Bonnes compos, bon son et un groupe sympa qui croit en ce qu'il fait, ALKEMYST est une confirmation sur scène, de ce qui est proposé sur album: un Métal, certes sans révolution, mais très bien fait et avec un feeling qui lui est propre et rend attachante cette formation.

AMARTIA se prépare en coulisses, à monter sur scène et en passant dans les backstages, la guitare est déjà sur son support aux pieds des marches, fidèle dans l'attente de son propriétaire: c'est justement un guitariste de talent, qui va s'en emparer et avec tout le groupe, prendre place sous les projecteurs de Raismes. AMARTIA utilise au mieux les 30 minutes allouées et sait mettre en place l'ambiance sereine, mais intense qui est propre à la musique du groupe; à savoir un Métal atmosphérique rythmé par la voix aérienne de leur chanteuse, ainsi que par les soli très classes du guitariste du goupe, qui plane littéralement en les jouant; il suffit de voir son visage quand il joue, pour s'en convaincre :o) C'est d'ailleurs sur un long solo que s'achève le concert d'AMARTIA et quel solo !!! Fan du style musical proposé ou moins, peu importe, cette formation française a su communiquer son univers au public, qui le lui a rendu avec pas mal d'applaudissments.

Au festival d'Hirson 2003, la meilleure surprise et découverte d'une affiche pourtant déjà très sympa, avait été, à l'unanimité, celle d'AFTER FOREVER, avec un concert qui avait mis le feu à l'assistance; alors, c'est avec pas mal de curiosité et d'impatience, que beaucoup attendaient de voir EPICA s'exprimer sur la scène de Raismes, étant donné que l'un des membres d'EPICA, le guitariste Mark Jansen, officiait auparavant au sein d'AFTER FOREVER et que les 2 groupes ont en commun d'avoir, chacun, une très bonne chanteuse: une jolie jeune femme aux dires du public et des organisateurs approbateurs et c'est le moindre des ses atouts, vu qu'une fois les premières notes lancées, la demoiselle se déchaîne et assure sur scène et ça, autant aux vocaux que pour son charisme. Tout EPICA est une unité soudée, qui est plus qu'efficace tout le concert durant, avec son Métal énergique et atmosphérique: le public se bouge justement comme jamais et le courant passe sans problème sur et devant la scène. EPICA a fait le même effet qu'AFTER FOREVER, celui d'une prestation marquante.

Les groupes qui se sont succédés ont tous donné un bon concert, puisque c'est une surprise de regarder sa montre et s'apercevoir qu'il est déjà 19h00: ça passe vite, quand c'est bien, trop vite même, mais heureusement, la soirée a encore beaucoup à offrir. C'est SUN CAGED qui fait à présent son apparition devant la foule présente et toujours avec ce même sourire génial que partagent tous les groupes heureux d'être là. 1 heure d'un concert sympa avec une formation qui joue du Métal avec tout ce qu'il faut pour passer un bon moment sans prise de tête et c'est bien senti d'avoir ce changement de style, pour succéder à EPICA. SUN CAGED a, par instants, un petit problème de régularité dans l'intérêt de certains passages qui s'évadent un peu trop à droite, à gauche, faisant baisser l'attention, mais c'est momentané et le groupe a beaucoup de points positifs à son actif, au final. EVERGREY, chanteur, en tête, a même quitté les backstages pour venir en curieux assister à une partie du concert, sur les côtés de la scène.

Le public s'est un peu clairsemé, ensuite, pour cause de recherche du casse-croute réclamé par l'estomac et de quoi se désaltérer et c'est le moment d'en faire autant et de visiter les stands, par la même occasion; ANVIL CORP est bien représenté et je ne saurais que trop conseiller une visite à ce stand, lors d'un prochain concert et même chose pour le stand d'UNDERCLASS, qui propose, entre autres bonnes choses, les derniers PARAGON et TWISTED TOWER DIRE; 2 formations qui valent vraiment le détour. Une petite ligne pour préciser la qualité de l'organisation du festival, où la logistique (accueil, sécurité, nourriture, buvette, WC et camping) a répondu à toutes les attentes.

L'ensemble de l'assistance ayant repris des forces, tout le monde s'est massé devant la scène pour accueillir un trio dans le genre qui ne se voit et ne s'entend pas tous les jours: FREAK KITCHEN. L'édition 2001 du festival avait permis de faire connaissance avec ce groupe unique et de l'apprécier, ce qui explique que tout le monde les ait reçu avec chaleur, lorsque les lumières se sont posées sur eux. FREAK KITCHEN, ils ne sont que trois, mais ils occupent la place comme s'ils étaient 15, avec leur humour décalé très agréable, leur bonne humeur et surtout, leur talent certain, notamment pour ce qui est du guitariste-lead singer, aussi déjanté que doué avec son instrument, qu'il soit joué sur les genoux ou avec un...vibromasseur; si, si, vous avez bien lu et encore ce n'est qu'une infime partie de facéties que FREAK KITCHEN déploie sur scène. Décontraction et musique excellente, sont les moteurs des suédois, apparemment et ça marche, vu les réactions du public, qui joue le jeu et se retrouve à clamer en masse, pour le répondeur du chanteur:"My name is Edith Piaf!!" . Définir le style du groupe, par Heavy Rock, pourrait donner une idée de leur musique, mais beaucoup de références très diverses se font sentir, par touches et au final, le Métal de FREAK KITCHEN est avant tout original, dans le bon sens du terme et entrainant à souhait: il suffisait de voir les musiciens et le public sauter en rythme dans tous les sens, entraînés comme un seul homme, par les morceaux joués. Avec regrêt, le groupe et la foule se quittent, mais le plaisir de ce super concert, reste intact.

EVERGREY prend la suite et va confirmer que la Suède a décidément des formations aussi variées que vraiment aussi bonnes les unes que les autres: avec EVERGREY, le Heavy prend un côté imposant, avec des lignes mélodiques profondes et puissantes, qui se mèlent à de la force pure: c'est assez unique comme sensation, ce que le groupe dégage autant sur album que sur scène. Gros charisme et présence scènique, pour des musiciens et un chanteur qui dominent leur sujet et savent le faire partager au parterre massé devant la scène. Le public est moins nombreux que pour la prestation de FREAK KITCHEN, ce qui est incompréhensible, vue la qualité d'EVERGREY, mais, au moins, la foule est composée en partie de fans absolus, venus faire entendre leur soutien inconditionnel et montrer leurs T-Shirts aux couleurs d'EVERGREY; Sous la nuit étoilée, le concert se déroule sans faille, tout en savoir-faire et énergie, pour se terminer après un rappel de 3 titres, réclamé avec force par le public. C'est donc avec le sourire, que le groupe s'exécute, puis, salue et quitte la scène, heureux de cette dernière date de leur tournée en "Fucking France", comme lance le chanteur.

Bilan très positif pour cette journée 1 du festival et tout le monde s'en va regagner un endroit pour dormir, que ce soit sur place, sous la tente ou chez soi; avec un sentiment commun d'avoir passé de très bons moments.

De retour le dimanche, sous un même soleil, et avec un même plaisir de revenir. Pas de doute, c'est le signe que le deuxième jour devrait valoir le premier; seul point de déception, mais de taille, le petit nombre de personnes en attente de l'ouverture des portes. C'est vrai que l'affiche de la veille était la plus alléchante du festival, mais le deuxième jour avait une belle brochette à offrir, aussi et le pari de réunir un plateau de groupes de choix allait être réussi; une belle performance, étant donné les changements intervenus jusqu'au dernier moment. C'est donc devant un public clairsemé, mais tout autant chaleureux que le samedi, que CARBUR s'est fait un devoir de réchauffer encore plus l'assistance par un Rock, très, très sympa dans le sens où on se sent revenus à l'essentiel, en l'entendant; aucune envie de résister à secouer la tête en cadence, tellement, c'est prenant, ce retour aux sources: CARBUR est un groupe simple et efficace, en somme et qui a su convaincre.

Puisqu'il est question d'efficacité, dans la continuité d'un retour aux sources, c'est un retour à un excellent Hard Rock, qui a écrit l'histoire, qui est proposé à présent. SCOTTLAND va encore faire monter la pression, avec des reprises incontournables de...AC/DC, époque Bon Scott, pas moins. Dès les premiers accords, c'est un plaisir de se replonger dans des classiques tels que "TNT", "Highway To Hell" et tout le reste du set est à l'unisson, sans temps mort, avec des titres chantés par un frontman en pleine forme au niveau vocal et contact avec le public. C'est tout SCOTTLAND qui nous embarque dans sa machine à remonter le temps et le voyage valait le déplacement et de donner de la voix sur chaque titre. SCOTTLAND rend un bel hommage à Bon Scott, trop tôt disparu et à AC/DC: chapeau pour ce groupe français.

C'est vraiment un début de journée placé sous le sceau de l'histoire, puisque l'heure est venue pour RAPHA DE WARNING de monter sur scène. WARNING est un groupe mythique dont tout le monde a soit connu, soit entendu parler et comme beaucoup d'autres, j'avais hâte de découvrir ce que valait le chanteur de cette formation, sur scène, avec sa propre formation. Après un retard et une annonce micro que l'état de santé de Rapha était suffisamment sérieux pour qu'il soit seulement à 70% de ses capacités, l'enthousiasme laissait place à de l'inquiétude concernant la qualité du concert qui allait être proposé: effectivement, le résultat fut décevant. Visiblement fatigué, Rapha chantait, ses notes à la main, qu'il lisait, avec des moments où, pour récupérer, il laissait ses 3 choristes chanter seules ou alors, toujours pour les mêmes raisons, tout le monde a eu droit à une interminable présentation des musiciens. Il faut reconnaître le courage de venir sur scène, en étant malade, mais à condition que la prestation puisse être positive et ne pas donner l'effet inverse que celui recherché, comme ça a été le cas pour le concert de RAPHA DE WARNING. Le sentiment, à la fin du concert était de la déception pour les fans de WARNING et pas une grande envie, pour ceux qui ne connaissait pas, de s'y intéresser. Mais il est certain que vues les conditions particulières, RAPHA DE WARNING a certainement plus à proposer, alors, à suivre pour un autre concert.

Le meilleur moment de ce deuxième jour allait heureusement arriver, pour redonner le sourire et c'est JEFF SCOTT SOTO, qui a déboulé sur la scène. C'est vraiment un sacré chanteur et un bon frontman, rien à dire; les titres sont passés tous seuls, surtout qu'il a pioché dans les bons morceaux de ses époques chez Malmsteen, entre autres, puisque des titres Métal et non Métal se sont succédés dans le feu de l'action. Entre un medley très fun de succès de variétés et des gros morceaux hard/heavy rentre-dedans, il y avait tout pour passer un moment plus que sympa en compagnie d'un chanteur à la voix qui n'appartient qu'à lui et avec son groupe d'amis aux instruments. Au passage, un "Stand Up And Fight", tiré de la B.O. du film "Rockstar", ça le fait bien, surtout avec l'envie irresistible de lever le poing et chanter à pleine voix avec JSS, comme le héro du film. 1h35 bien vite passées, trop vite, d'ailleurs, avec ses passages forts et d'autres un peu moins, mais un ensemble de qualité, sans conteste. Voir le festival se refermer avec le feu d'artifice Jeff Scott Soto aurait été génial, mais c'est avec une toute autre ambiance que le festival de Raismes 2003, va s'achever.

Pourquoi pas, après tout, puisque THE GATHERING assure aussi dans son style et son ambiance atmosphérique planante. La chanteuse est vraiment bonne dans sa partie, faisant passer une émotion assez mystique, qui surprend agréablement, en pont ou en se mêlant à l'ensemble musical que le groupe génère. C'est vrai qu'avec le froid de la nuit, un Hard énervé aurait été bien accueilli pour se bouger et se réchauffer en rythme dessus, mais l'ambiance à part de THE GATHERING, si elle n'a pas réchauffé les corps, a réchauffé les coeurs, par sa musique qui prenait un côté un peu magique, en étant éclairée par les étoiles: une atmosphère assez unique que le public a su apprécier.

Ainsi s'est refermée cette nouvelle édition du festival de Raismes, qui a tenu, comme chaque année, ses promesses et a conforté sa réputation de point de rencontre a connaître absolument. Encore cette année, un grand coup de châpeau aux groupes et bien sûr, aux très chaleureux organisateurs de ce rendez-vous, ainsi qu'à toutes les personnes qui travaillent avec eux et savent être à la hauteur de leur réputation, méritée. Vivment l'année prochaine pour Raismes et Hirson 2004 ;o))

TASUNKA

 
Aperçu du festival de Raismes 2003, les 13 et 14 septembre: avec à l'affiche, à nouveau, un plateau varié et de qualité, de groupes intéressants, comme le propose, année après année, la chaleureuse équipe qui fait vivre cet événement, à chaque fois marquant, de la rentrée.

Par Tasunka